C’est une ancienne affaire que le Haut Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU n’entend pas voir enterrer. En mars 2014, onze personnes, dont cinq femmes et un enfant, sont portées disparues dans la localité de Boali, à 80 kilomètres au nord de Bangui.
A cette époque, les militaires du Congo-Brazzaville, sous mandat de la mission de l'Union africaine, sont chargés de veiller à la sécurité des habitants de cette zone. Ce sont eux qui sont aujourd'hui au cœur de l’enquête menée par le Haut Commissariat qui, à deux reprises déjà, a envoyé une équipe sur place. Une équipe qui s’est mise en quête d’informations et a recueilli des témoignages accablants contre les troupes congolaises soupçonnées donc d’avoir arrêté puis tué ces onze personnes.
Hurlements
Un des témoins affirme notamment avoir entendu le soir même des hurlements émaner de la base de stationnement des soldats. « L’enquête porte sur des suspicions de disparitions forcées, de torture et de meurtre », précise Cécile Pouilly, porte-parole du Haut Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU. La porte-parole qui déplore l’absence d’enquête sur ces cas, en Centrafrique et au Congo-Brazzaville, « en dépit des demandes répétées ».
Pour tenter de faire bouger les choses, une équipe du Haut Commissariat se rendra une nouvelle fois à Boali dans les semaines qui viennent.