Le 1er juin 2010 Floribert Chebeya est convoqué au siège de l'Inspection générale de la police pour y rencontrer le général Numbi, qui en était alors le chef. Le lendemain, son corps sans vie est retrouvé dans une voiture, le pantalon baissé, pour faire croire à une affaire de moeurs. Cinq ans après, le corps de son chauffeur Fidèle Bazana, lui, n'a toujours pas été retrouvé.
A l'issue d'une enquête très critiquée par les défenseurs des droits de l'homme, quatre policiers ont été condamnés à mort en 2011, un à la perpétuité et trois autres acquittés. Mais celui qui est considéré comme étant le commanditaire par les parties civiles, le général Numbi, n'a pas été mis en accusation. Il n'a même jamais témoigné malgré les convocations de la justice. Et il a toujours nié avoir donné rendez-vous à Floribert Chebeya.
Sera-t-il appelé à témoigner devant la Haute Cour de justice, où se déroule le procès en appel ? Les proches des victimes n'y croient plus. D'autant que la Haute Cour a décidé de suspendre les poursuites à l'encontre de trois prévenus en fuite, ce qui veut dire que les informations et leurs témoignages risquent de ne pas être exploités. Or, parmi eux figure Paul Mwilambwe, qui dit détenir des informations capitales sur le rôle joué par le général Numbi.
Pour la Voix des sans voix, les hommes qui sont aujourd'hui dans le box des accusés sont peut-être des exécutants, mais en aucun des cas les commanditaires.