Avec celui de chef de l'exécutif, le poste de directeur de cabinet est l'un des plus importants dans la sphère politique congolaise. Ces personnes font en effet parti des rares qui ont un accès direct au président Joseph Kabila. Nehemie Mwilanya Wilondja était déjà conseiller juridique au sein du cabinet présidentiel. Impliqué dans la rédaction d'un certain nombre de lois, comme celle sur l'amnistie en 2014 ou l'examen de dossiers juridiques sensibles politiquement, l'homme a le profil d'un pur technocrate discret, mais à un poste clef. Originaire du Sud-Kivu, certains voient dans cette nomination une façon de récupérer des voix dans cette zone.
Mais c'est une refonte du cabinet présidentiel qui se dessine. Sont nommés adjoints : Célestine Hortense Mukalay et Jean-Pierre Kambila Kankwende, très politique, il est l'un des principaux lieutenants de la communication présidentielle. En somme, un fidèle parmi les fidèles.
Période cruciale
Résultat : la presse kinoise n'a pas manqué de relever ces nominations quelques jours seulement après celles intervenues à la tête du parti au pouvoir, le PPRD. Nombre de quotidiens y voient la promotion d'une garde rapprochée alors que le chef de l'Etat entre dans une période cruciale à l'approche de la présidentielle en 2016 à laquelle il ne peut pas « constitutionnellement » se représenter.
Que devient par contre Gustave Beya Siku qui occupait le poste de directeur de cabinet depuis plus de sept ans ? L'homme à la réputation sulfureuse pourrait récupérer le poste d'ambassadeur à Bruxelles ou à Londres récemment libérés, mais aucune annonce n'a encore été faite à son sujet.