L'avis de décès tient en trois lignes perdues dans les dix pages du communiqué final. « En matière de transport aérien, au regard des difficultés de démarrage de la compagnie communautaire Air Cémac, les chefs d'Etat, de gouvernement et de délégation ont décidé de renoncer à ce projet », dit simplement le document. Portée sur les fonds baptismaux en 2002, à la mort d'Air Afrique, Air Cémac avait un siège social inauguré en 2013, un conseil d'administration et des dirigeants. Mais pas de chiffre d'affaires, ni même le moindre avion.
Le projet Air Cémac, c'était celui d'une compagnie reliant les six capitales régionales, puis une vingtaine de métropoles africaines et quelques destinations européennes. Pour ce faire, la compagnie à naître avait besoin de s'appuyer sur des grands du secteur : la Royal Air Maroc d'abord, puis Brussels Airlines et South Africain Airways. Contacts qui n’avaient jamais abouti.
La Cémac s’était alors tournée vers Air France qui avait demandé une minorité de blocage au capital. Mais surtout, la compagnie française voulait qu'Air Cémac ait le monopole régional et que les compagnies nationales se cantonnent aux lignes intérieures. Les négociations ont été bloquées pendant des mois, jusqu'à l'enterrement de Libreville, ce mercredi.