L'image a fait le tour de la presse malgache et circule sur les réseaux sociaux : un tas de cadavres de flamants roses ensanglantés. C'est une affaire qui fait du bruit depuis plusieurs jours, et crée un certain émoi.
La chasse aux flamants roses est inhabituelle, car la viande de ces oiseaux n'est pas consommée. Ce n’est pourtant pas le premier cas de chasse illégale, selon Balzac Mbola, un biologiste qui a longtemps travaillé dans la région de Tuléar, où ces oiseaux migrateurs font leur nid et passent huit mois par an et font la renommée de certains parcs naturels de l'Ouest du pays.
La piste du notable
Mais si, cette fois, l'affaire fait scandale, c'est à cause de la personnalité du chasseur incriminé : Florent Rakotoarisoa, ministre jusqu'à l'an dernier et magistrat au tribunal de Tuléar. Les villageois, ainsi qu’un responsable de la société civile venu sur place, affirment que c’est lui qui aurait tiré sur les flamants roses. Interpellé par la population, il aurait menacé le maire de la commune voisine pour qu'il ne porte pas plainte.
Une version des faits que le principal intéressé nie en bloc. Joint par RFI, Florent Rakotoarisoa affirme qu'il était « au mauvais endroit, au mauvais moment ». Il jure n’avoir tué qu’un oiseau, un pique-boeuf, à la demande d'un villageois. Il affirme par ailleurs que les vrais chasseurs de flamants roses se seraient évadés dans la nature.
Le ministre de l'Environnement prend l'affaire au sérieux et a déjà porté plainte contre X. Tout en rappelant l'importance de la présomption d'innocence, il assure qu'il n'y aura pas d'impunité, « quel que soit le rang de la personne mise en cause ».