Après l'attaque de Westgate en septembre 2013, les responsables du gouvernement avaient déjà appelé à fermer le camp de réfugiés de Dadaab. Qualifié de nid à terroristes, ce camp est peuplé par plus de 300 000 personnes, ce qui fait dire à de nombreux observateurs que la date limite de juillet prochain, donnée par le vice-président William Ruto, n'est pas réaliste.
Solomon Wasia, expert juridique pour l'ONG Kituo Cha Sheria rappelle que le Kenya a signé plusieurs conventions internationales qui lui interdisent de reconduire des réfugiés dans leur pays d'origine si celui-ci est en proie à l'insécurité, ce qui est le cas de la Somalie : « Il serait très facile pour n'importe qui de contester la légalité de cette mesure devant un tribunal ».
Selon des sources concordantes, des membres des shebabs sont présents à Dadaab ou ont déjà transité par Dadaab, mais des preuves n'ont jamais été présentées devant un tribunal, ce qui attire de nombreuses critiques contre le gouvernement. « Nous faisons un suivi de toutes les affaires au tribunal pénal et aucun réfugié n'a jamais été reconnu coupable de terrorisme. Je ne peux pas commenter sur les réfugiés qui ont été accusés, mais si on parle de condamnation, il y en a eu zéro », a souligné Solomon Wasia.
A Garissa, depuis le massacre, les forces de sécurité se sont fait accuser d'avoir mené des exécutions extra-judiciaires de suspects.