Dans le hangar de la compagnie aérienne Sénégal Airlines, une cinquantaine de salariés portent le brassard rouge, le temps d'un sit-in. « Le personnel ne tient plus debout, la compagnie aussi ne tient plus debout, donc on s’assoit. On a tellement tiré la sonnette d’alarme qu’elle nous est restée dans la main », s’attriste Moustapha Diakhaté, coordonnateur des délégués du personnel.
« On est fatigué de la situation. Ca fait cinq mois que l’on n’a pas de salaire. L’exploitation ne marche pas et l’Etat est là muet. On ne sait pas si la compagnie va continuer, s’ils vont fermer. En fait, il y a trop de mystères au sujet de cette compagnie », se plaint Awa, qui est hôtesse de l'air.
Depuis le mois de février, l'avion qui dessert Libreville, Abidjan et Accra est cloué au sol parce que la compagnie ne peut pas faire face aux coûts d'exploitation de la ligne. Il ne reste qu'un seul appareil opérationnel. Mais tout n'est pas perdu pour Moussa Thiam délégué du personnel : « S’il n’y avait pas d’espoir, je serais le premier à rentrer chez moi. Chaque jour, la compagnie perd de l’argent. On ne peut pas continuer, l’aviation, ça va vite. Mais on a fait un aéroport, on a fait un centre qui vaut plus que ça. Si l’Etat met en exécution les engagements qu’il a pris, on peut sauver cette compagnie. »
La direction a annoncé un plan social qui vise à réduire de 40% la masse salariale. Le gouvernement recherche un partenaire stratégique. D'autres sit-in sont prévus mercredi et jeudi.