Kenya: William Ruto dit avoir demandé la fermeture du camp de Dadaab

Au Kenya, le vice-président William Ruto relance le débat sur le camp de réfugiés de Dadaab : il a annoncé avoir demandé au Haut commissariat de l'ONU de fermer le camp en moins de trois mois. Ce camp accueille plus de 300 000 réfugiés somaliens arrivés depuis 1991.

William Ruto a mis en garde le HCR : sans fermeture du camp sous trois mois, les autorités kenyanes déplaceront elles-mêmes les réfugiés. Des leaders du nord-est du Kenya ont déjà demandé cette fermeture il y a quelques jours, formulée dès septembre 2013 après l'attaque du centre commercial de Westgate à Nairobi qui avait fait 67 morts. Le vice-président kenyan a également appelé à un changement radical de politique sécuritaire, avec par exemple un projet de construction d'un mur le long de la frontière somalienne.

Le camp de Dadaab accueille plus de 335 000 réfugiés dont la plupart sont des Somaliens qui fuient la guerre civile dans leur pays depuis 1991. Mais pour les ONG travaillant sur place, cette demande est irréaliste et répond à des arguments populistes.
D'abord, parce que le Kenya a signé des accords en matière de droits des réfugiés et que la situation même de la Somalie ne permet pas d'envisager leur retour. Et puis parce qu'un tel déplacement est pratiquement impossible, surtout en trois mois. Enfin, cette demande ne prend pas en compte la présence d'autres réfugiés dans ce camp : des Ethiopiens, des Sud-Soudanais et des Congolais.

Le Kenya n'a de plus jamais prouvé le lien entre la présence de ces réfugiés et les attaques terroristes, ce qui sera l'argument central de cette demande de clôture. Joint samedi soir par RFI, le HCR au Kenya répond seulement qu'il n'a pas reçu de demande officielle de la part du gouvernement kenyan concernant cette fermeture du camp.

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