Environ 300 à 400 manifestants ont violemment tenté de pénétrer dans la base des casques bleus à Kaga-Bandoro. Après avoir érigé des barricades, ils ont voulu forcer le portail de l'enceinte de la Minusca qu'ils ont enflammé. Munis d'armes blanches et de projectiles, les manifestants ont blessé plusieurs soldats. Le contingent pakistanais de l'ONU a immédiatement riposté à l'aide de grenades lacrymogènes, puis en effectuant des tirs de sommation.
Cette attaque est le résultat de tensions communautaires entre la population locale et les bergers peuls en pleine période de transhumance, comme l'explique Hamadoun Touré, le porte-parole de la Minusca : « C'est la seconde attaque en une semaine, indique-t-il. Les manifestants pensent que nous prenons parti pour une communauté alors que nous avons toujours affirmé notre impartialité. Ils pensent que nous prenons parti pour les Mbororo. Ce sont des Peuls qui sont là et en période de transhumance, ce genre d’incidents est fréquent. Un peu partout entre pasteurs et paysans il y a parfois des clashes. Mais cette ampleur est regrettable. »
Regrettable, car la riposte des casques bleus a fait un mort dans les rangs des manifestants qui parlent déjà de bavure. Plusieurs habitants contactés sur place accusent la Minusca d'avoir tiré sur la foule. Hamadoun Touré, le porte-parole, réfute toute idée d'acte volontaire et annonce avoir ouvert une enquête pour élucider les circonstances de l'accident.