Avec notre bureau à Bruxelles
En avril 1997, le Sénat belge décide de mettre en place une commission d’enquête parlementaire sur le génocide rwandais. Une mise en œuvre rendue possible par une forte pression populaire. Les familles des dix casques bleus tués lors des premiers massacres à Kigali n’ont eu de cesse de demander des comptes aux autorités. Elles ont aussi pu compter sur le soutien des Belges : en trois mois, une pétition nationale a recueilli 200 000 signatures. Face à cet élan, le Parlement ne pouvait plus refuser la formation de cette commission.
Sur le papier, le mandat de cette instance était particulièrement étendu. Elle devait examiner les politiques mener à l’égard du Rwanda, mais elle devait aussi formuler des conclusions sur la responsabilité de la Belgique dans cette tragédie. Le rapport a finalement souligné des déficiences ou des problèmes de coordination entre le gouvernement et l’armée. En revanche, les conclusions ne reviennent pas directement sur la responsabilité des autorités.
En fait, les travaux de cette commission porteront leurs fruits politiques quelques années plus tard, le 7 avril 2000 exactement. Ce jour-là, le Premier ministre belge, Guy Verhofstadt demande pardon au Rwanda au nom de la Belgique et des Belges.
A lire: Entretien avec Alain Destexhe, sénateur belge qui fut rapporteur de la commission spéciale du Sénat belge sur le génocide du Rwanda en 1994