Rwanda: Kagame se dit peu favorable à une réforme de la Constitution

Au Rwanda, le président Paul Kagame a dit jeudi 2 avril, lors d'une conférence de presse à Kigali, qu'il n'était pas favorable à un changement de la Constitution l'autorisant à briguer un nouveau mandat. Il demande aux partisans de cette réforme de le convaincre. Une déclaration surprenante, alors que ses supporters battent la campagne depuis plusieurs semaines et militent activement pour lui permettre un troisième septennat.

Jusqu'ici, le chef de l'Etat rwandais était resté vague sur cette question, affirmant que toutes les démocraties modifiaient leurs Constitutions et que c'était au peuple rwandais de décider. Le président a beau dire que l'on a trop parlé de ce troisième mandat, les questions à ce sujet se suivent et se ressemblent. 

La position du président a quant à elle un peu évolué. Il existe deux « écoles », explique Paul Kagame. Celle qui estime que la Constitution ne doit pas être changée et celle qui assure que cette décision appartient au peuple. Le président rwandais affirme qu'il appartient à la première : « Ceux qui estiment que qu'il faut changer cet article dans la Constitution ont le droit de le penser (...). Mais étant donné que cela me concerne personnellement, il faut me convaincre. J'écoute ce que ces gens disent, mais il faut une bonne dose de persuasion pour que je change d'avis. »

Flottement dans la salle, comme sur les réseaux sociaux. « En êtes-vous certain ? », demande sur Twitter un député mobilisé jour et nuit en faveur d'un troisième mandat à un journaliste rapportant les propos du président.

Lors de la conférence, une journaliste de la radio nationale plaisante : « Mais des gens menacent de se suicider et même de quitter le pays si vous ne vous représentez pas. Ne trouvez-vous pas ça assez convainquant ? » Dans la salle, des rires accueillent la question de la journaliste, et suivent la réponse du président : « Il va falloir en entendre plus ! »

« Et pas seulement de la part de ceux là », précise Paul Kagame, mais également de la part des autres, ceux qui disent que « la démocratie est juste une question de limitation des mandats. »

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