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En 1996, Oscar, un jeune garçon, témoin de l’assassinat de sa mère et de son père, tend à un « Rwandais de l’étranger » revenu au Rwanda une lettre où se lit ceci : « Vous, Messieurs les gouvernants, arrêtez de parler des rescapés du génocide. Qu’en savez-vous ? Gouvernez, mais ne dites, ni ne faites notre histoire à nous, les rescapés ».La question de la mémoire du génocide se trouve ainsi posée dès les lendemains du crime. Alors que l’Etat s’active à construire sa mémoire du génocide, une mémoire officielle contrôlée par les impératifs politique, d’autres mémoires surgissent : celles des familles, celles des individus avec lesquels l’Etat doit compter ! Avec José Kagabo (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris), coordinateur du numéro spécial de la revue Les Temps Modernes « Le génocide des Tutsi, 1994-2014. Quelle histoire ? Quelle mémoire ? » (n°680-681).