Burkina Faso: début des états généraux de la justice

Annoncés par le gouvernement de la transition dans sa feuille de route, les états généraux de la justice ont commencé, ce mardi 24 mars, à Ouagadougou. Longtemps accusée d’être corrompue, partiale et soumise aux ordres des anciens dignitaires du régime de Blaise Compaoré, la justice burkinabè traine avec elle plusieurs dossiers de crimes de sang et de crimes économiques. Il s’agit, pour le gouvernement de la transition, de mettre en place les conditions de réhabilitation de cette justice au Burkina Faso.

Les 2 000 participants issus de toutes les couches socioprofessionnelles du pays ont pour mission de proposer les voies et moyens afin de réhabiliter la confiance entre la justice et les Burkinabè et ce, après un diagnostic sans complaisance.

« La justice ne respecte pas très souvent les droits humains dans les procédures. Par exemple, il a été démontré qu’il y a des détentions préventives qui durent plus que prévu et qui ne suivent pas toujours les procédures judiciaires normales. Mais surtout, le diagnostic a mis l’accent sur l’état de la corruption de la justice. La justice burkinabè est véritablement corrompue, en commençant par les magistrats, les avocats, les notaires et les huissiers », estime ainsi Abdoul Karim Sangho, président de la commission thème des états généraux de la justice.

Ces états généraux de la justice au Burkina Faso doivent aboutir à la signature d’un pacte national sur le renouveau de la justice. « Nous sommes décidés à renforcer la place de la justice dans l’Etat de droit et de la société, de manière à en faire un acteur essentiel dans la construction de la démocratie et du développement », a annoncé Michel Kafando, président de la transition.

Comment restaurer l’indépendance de la justice, comment assurer l’accès à la justice pour tous, comment veiller au bon fonctionnement de l’appareil judiciaire ? Ce sont, entre autres, des sujets qui feront l’objet de discussion.

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