« Le terrorisme n'a pas de tradition en Tunisie », déclarait dimanche sur l'antenne d'Europe 1, Beji Caïd Essebsi assurant que la montée du jihadisme dans le pays « remonte aux trois dernières années ». Un peu plus tôt, le président tunisien dénonçait dans une interview à Paris Match « un vrai laxisme des autorités ces dernières années, notamment sous le gouvernement des islamistes ». Un gouvernement qui a été au pouvoir entre octobre 2011 et janvier 2014.
« C'est de la récupération politicienne », réagit la députée Ennahda Nahdhaouie Sayida Ounissi. Elle pointe du doigt la loi d'amnistie adoptée début 2011 et la libération de prisonniers politiques dès son entrée en vigueur alors que Beji Caïd Essebsi était Premier ministre. Elle assure « qu'elle aurait dû être appliquée avec plus de précautions, car des personnes qui peuvent représenter un danger ont été libérées. »
« C'est injuste, il y avait déjà des actions terroristes avant la révolution » comme l'attentat contre la synagogue de Djerba qui a fait 19 morts en 2002 rappelle de son côté Larbi Gasmi, cadre d'Ennahda. Celui-ci regrette que « Beji Caïd Essebsi [aille] dans le sens de la division alors que le pays a besoin d'unité nationale pour combattre le terrorisme. »
Le chef d'Ennahda, Rached Ghannouchi a affirmé que les auteurs de l'attentat n'avaient aucun lien avec l'islam. Le parti islamiste a par ailleurs fermement condamné l'attaque du Bardo et appelé à la tenue d'une conférence nationale pour mettre en place une stratégie d’antiterrorisme.