Dans l'après-midi, le juge a constaté l'absence d'une quarantaine de témoins. Or les avocats de la défense - ceux qui représentent les cadres de Sonatrach et les entreprises impliqués dans les affaires de corruption - exigeaient la présence de tous les témoins. Lorsque le juge a annoncé que les témoins absents devaient être amenés devant le tribunal par la force publique, mais qu'en attendant le procès se poursuivrait, les avocats de la défense ont quitté la salle. Et le juge a finalement reporté l'audience de plusieurs mois.
C'est donc la fin d'une journée plutôt tendue au tribunal, puisque ce procès était très attendu et très médiatique, car il concerne l'entreprise nationale de pétrole. La salle était pleine de monde. Des dizaines d'avocats, des dizaines de journalistes, mais aussi les familles de certains prévenus qui sont emprisonnés depuis plusieurs années. Et à la fin de la journée, le juge a refusé leur libération provisoire.
Maître Abdelmajid Selini, qui représente l'entreprise Sonatrach estime d'ailleurs que la justice ne peut pas faire son travail correctement car la pression médiatique est trop grande : « Il y a une pression, une médiatisation qui ne devrait pas être. Il faut que le jugement se fasse sereinement parce qu'on a déjà préjugé et jugé sur la place publique cette affaire », souligne-t-il.
Les avocats de la défense quant à eux sont inquiets. Maître Khaled Bourayou, qui défend trois cadres de Sonatrach, estime que ce procès est politique et que l'objectif est d'améliorer l'image des années Bouteflika.