A Kidal, il y a d'un côté les chefs de la coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) , les cinq groupes qui ont négocié durant sept mois à Alger (MNLA, HCUA, MAA, CPA et les représentants des sédentaires), et de l'autre une rue électrisée. Les délégations sont venues de toute la région, de Tessalit, Inkahli, des régions de Tombouctou, Ménaka ou Gao, des camps de réfugiés avec un mot d'ordre commun : « Il ne faut pas signer l'accord de la honte ». Les mots sont durs et définitifs.
« Si nos chefs ne nous suivent pas, ce sont des traitres, on n'aura plus besoin d'eux », explique un manifestant joint à Kidal. Un délégué du MNLA l'avoue : « On est sous la pression, on ne pensait pas que la situation serait aussi dure. Signer c'est prendre le risque de la rupture avec nos populations et de l'ouverture d'une énième rébellion », confie cet interlocuteur.
Mais la CMA sait également que ne pas signer revient à prendre le risque d'un isolement définitif vis-à-vis de la communauté internationale qui la pousse à ratifier le document d'Alger. Ce jeudi après-midi doit se tenir une assemblée où les chefs de la CMA vont tenter d'expliquer à tous les avancées du texte vers un statut politique de l'Azawad. Chaque délégation – jeunesse, femmes, militaires, réfugiés – rédigera alors sa décision. La coordination s'est engagée à suivre l'avis majoritaire.