Il a 17 ans et porte un pull à capuche sous son costume en bazin. Au mois de décembre, ce jeune Nigérien est rapatrié à la frontière. « Le bus a quitté Tamanrasset jusqu'à la frontière d'In Guezzam. De là, on avait un camion jusqu'à Agadez. Il y avait des gens d'Arlit, Zinder, Tahoua, les autorités algériennes ont donné des sacs de nourriture, de semoule. »
Alger et Niamey promettent que seuls les volontaires sont rapatriés. Mais ce jour-là, dans le convoi, certains ne voyagent pas de leur plein gré : « Dans un autre bus, il y avait des commerçants. L'opération n'était pas pour eux, mais ils se sont fait arrêter. Les autorités ont demandé de rapatrier les mendiants. Ce n'était pas leur jour de chance. »
45 jours après son retour, le jeune homme reprend la route vers l'Algérie. Avec une centaine d'euros, il fait le trajet jusqu'au nord du pays. La douane, la gendarmerie, le contrôlent mais le laissent passer. Et il n'est pas le seul : « Il y en a beaucoup qui reviennent. Les commerçants notamment. Dans les familles, il y en 1% qui reviennent. Ce sont surtout les jeunes. »
Environ 2 000 Nigériens ont été rapatriés jusqu'à aujourd'hui, sur un objectif annoncé de 3 000.