Chaque mois la situation politique et sécuritaire libyenne se complexifie. Depuis l'été dernier, la coalition d'une vingtaine de brigades baptisées Fajr Libya, « Aube de la Libye », a chassé de Tripoli l'armée dominée par la milice de la ville de Zenten dans le Djebel Nefoussa.
Après deux mois de combats dans Tripoli, Fajr Libya a installé au pouvoir son propre gouvernement pro-islamiste tendance Frères musulmans libyens et l'ancien Parlement dont le mandat avait expiré six mois auparavant. Défait militairement, le Parlement issu des élections de juin est depuis réfugié dans la ville d'al-Baida à l'Est et son gouvernement, le seul reconnu par la communauté internationale est à Tobrouk.
Réunion du Conseil de sécurité ce mercredi
Sur plusieurs fronts, ces deux entités s'affrontent militairement. D'abord à Benghazi, deuxième ville du pays ravagée par des mois de combats meurtriers entre le général Haftar et les jihadistes d'Ansar al-Charia soutenus par Fajr Libya. Les efforts de pourparlers de l'ONU semblent vains. D'autant qu'à Derna est apparu en novembre un nouvel acteur : l’organisation EI. Le groupe Etat islamique contrôle aussi depuis une semaine l'ex-fief kadhafiste de Syrte.
La branche libyenne du groupe EI a déjà revendiqué une vingtaine d'attentats et plus d'une centaine de morts, dont les 21 coptes égyptiens. La vidéo de leur décapitation a déclenché lundi des raids aériens de l'Egypte contre Derna. Le Conseil de sécurité doit se prononcer ce mercredi sur la demande du Caire et de Rome de mandater une intervention militaire pour contrer ce groupe terroriste.