Sénégal: Karim Wade en justice... du côté de l'accusation

Alors que le procès de Karim Wade devant la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei) touche bientôt à sa fin avec le début, lundi, des plaidoiries, devait se tenir parallèlement, jeudi, devant le tribunal correctionnel, un autre procès très attendu. Cette fois, c'est Karim Wade qui attaque et qui accuse un expert financier, Alboury Ndao, d'avoir produit un faux concernant un compte à Singapour de 47 milliards de francs CFA censé lui appartenir. Mais l'affaire a été une nouvelle fois renvoyée.

Le fameux compte de Singapour représente 40 % de l'accusation. Or, Karim Wade soutient que ce compte n'a jamais existé et que c'est une pure invention. Jeudi, c'est le parquet qui a demandé le renvoi et Karim Wade n'était pas dans la salle d'audience, à la surprise de Demba Ciré Bathily l'un de ses avocats :

« Il y a eu un ordre d’extraction de Karim Wade. On lui a bien notifié qu’il devait être présent à son procès. Dans la liste d’extraction de ces personnes figuraient vingt personnes qui devaient être extraites. On en a sorti 19 et on l’a laissé là-bas. Mais nous dénonçons les mains inconnues qui viennent, à chaque fois, s’agripper à la machine judiciaire pour mettre du sable. S’il n’a pas été là aujourd’hui, c’est qu’il fallait bloquer ce procès qui allait mettre à nu les déclarations mensongères d’un expert parce que c’est un élément qui est versé devant la Crei et qu’il fallait empêcher cela », a déclaré Demba Ciré Bathily.

Avocat de l'Etat dans le procès contre Karim Wade, El Hadj Diouf est aussi l'avocat de l'expert Alboury Ndao. Même s'il était contre le renvoi, il estime que cela n'a rien à voir avec le procès à la Crei :

« On était en train de l’extraire, mais Karim Wade n’est pas n’importe qui. Il y a trop de pression, trop de monde. Il faut prendre des mesures particulières de sécurité et les gens étaient en train de s’organiser pour l’amener devant le tribunal. Et entre-temps, le procureur a demandé le renvoi. C’est aussi simple que cela. Les gens délirent », a pour sa part expliqué El Hadj Diouf. L'affaire est renvoyée au 12 mars.

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