« Ce gouvernement est celui de l’union nationale et non des calculs politiques », assure le Premier ministre Habib Essid. Contrairement à la première liste dominée par des indépendants, ce cabinet comporte 25 membres de partis et 16 sans étiquette. Mais cela n’a pas suffi à convaincre tous les députés.
« Je suis pour le consensus le plus large possible, mais qui dirige ? Je ne trouve pas que Nida Tounes ait le leadership sur ce gouvernement, regrette Khemaïs Ksila, du parti Nida Tounes, qui s’est abstenu de voter la confiance. L'équipe qui a conduit ces négociations a tout raté ! »
D’autres ont critiqué plus franchement la présence d’Ennahda à la tête d’un ministère et de trois secrétariats d’Etat, aux côtés de Nida Tounes qui avait pourtant fait campagne contre les islamistes. Une situation difficile à expliquer au sein même d'Ennahda, reconnaît une de ses députées, Saïda Ounissi : « Nous avons décidé de voter en bloc pour ce gouvernement-là et nous allons exercer un contrôle sévère. Nous voulons être dans une démarche d'unité nationale, dans une démarche positive de participation et non pas d'alliance. »
Le chef du gouvernement a promis de soumettre son bilan à l’Assemblée dès ses 100 premiers jours d’activité. La cérémonie officielle de passation du pouvoir entre M. Essid et l'actuel chef du gouvernement Mehdi Jomaa, chargé de gérer les affaires courantes, doit avoir lieu ce vendredi matin, selon le Premier ministère.