« Ce communiqué est sans fondement, il n'engage que l'ONU. Ni le Congrès général national ni les membres de Fajr Libya n'étaient présents aux négociations de Genève. » Ces mots sont ceux d'un conseiller ministériel du gouvernement de Tripoli, non reconnu par la communauté internationale. Le discours tranche avec l'optimisme affiché par la mission de l'ONU pour la Libye évoquant des discussions « constructives » menées dans une « atmosphère positive » à Genève, permettant un accord pour un agenda en vue de former un gouvernement d'union nationale.
Car ces discussions ont essentiellement été menées avec des représentants du gouvernement rival de Tobrouk, le seul reconnu par la communauté internationale car issu des élections de juin dernier. Un gouvernement dont le Parlement est réfugié sur un ferry grec et pour lequel combattent les forces du général Haftar à Benghazi, mais aussi l'armée tribale de la ville de Zintan au sud-ouest de Tripoli.
En revanche, les autorités non reconnues par la communauté internationale, celles installées au pouvoir à Tripoli par les armes de la coalition de milices islamistes Fajr Libya en août, ne participent pas à ces discussions.
Même chose pour leurs alliés jihadistes d'Ansar al-Charia qui combattent à Benghazi les forces fidèles au gouvernement de Tobrouk. Sans parler de la branche libyenne de l'Etat islamique à Derna qui cherche à étendre son influence sur l'ensemble du pays. Une absence qui réduit considérablement les chances de l'ONU de ramener la paix en Libye.