Jeudi matin, la petite ville d’Aveba s’est réveillée sous d’intenses tirs, racontent des témoins joints par téléphone. Juste après le lever du jour, des miliciens FRPI ont attaqué par surprise les soldats congolais qui encerclaient leur campement. Pris de court, ces soldats ont laissé une partie du millier de miliciens rassemblés là filer dans la brousse, protégés par une épaisse brume.
S’en sont suivi plusieurs heures d’intenses combats entre les deux parties jusqu’en début d’après-midi. Une douzaine de transporteurs de troupes armés et deux hélicoptères de l’ONU sont venus prêter main-forte à l’armée congolaise. Bilan provisoire : 14 morts côté FRPI, et six morts côté FARDC.
Jeudi soir, la localité d’Aveba était de nouveau sous contrôle des FARDC. Mais des milliers de civils ont fui les combats. Selon les sources, ils sont entre 15 000 et 30 000. Dans la paroisse de Gety, à 15 km d’Aveba, 600 personnes ont trouvé refuge avec leurs affaires et leur bétail.
Les habitants, inquiets, s’interrogent. Combien de miliciens FRPI sont retournés dans la forêt ? Ils craignent un retour à la case départ, à savoir le harcèlement quotidien de ces groupes armés qui volent et tuent sur leur passage. Depuis deux mois, un millier de miliciens, se disant prêts à désarmer, étaient regroupés à Aveba. Les négociations ont fini par échouer mercredi. Ni l’armée ni la Monusco n’ont visiblement réussi à les convaincre de déposer leurs armes.