C’est juste après la diffusion du reportage sur la présence du président Boni Yayi à Paris, qu’Ozias Sounouvou, présentateur du journal de 23h30 sur l’ORTB, la télévision nationale, a lancé son appel.
« On aurait aimé que, pour aller jusqu’au bout de son engagement, le chef de l’Etat devienne Charlie ORTB. Charlie ORTB pour la liberté de la presse sur le service public de l’audiovisuel au Bénin. Liberté de la presse qui rime avec ouverture des antennes de la télévision nationale aux vrais débats contradictoires. Monsieur le président de la République, sauvez la liberté des journalistes à la télévision. Pardon pour cette impertinence. N’est-ce pas là aussi l’esprit Charlie ? ».
Dès le lendemain, les images circulent sur les réseaux sociaux et depuis, de nombreux Béninois modifient leur profil Facebook en adoptant un logo « Je suis Ozias ».
Rencontré par RFI, Ozias Sounouvou explique qu’il a simplement saisi l’opportunité d’exprimer le malaise professionnel et moral d’une grande partie de sa rédaction.
Le personnel de la télévision nationale a déjà adressé trois pétitions à la direction pour réclamer un traitement équilibré de l’information et la liberté d’organiser des débats contradictoires. Mobilisés, ses confrères espèrent que cette prise de parole fera changer les choses.
Plusieurs associations ont publié des communiqués pour féliciter et soutenir le journaliste qui était bien à l’antenne le lendemain.