A peine le temps d’ouvrir la séance qu’un son strident retentit dans l’hémicycle du Parlement. Une vingtaine de députés de l’opposition se sont armés de petits sifflets. Colère, bousculade, la séance plénière est totalement perturbée. « Nous avons une loi électorale qui existe et qui peut nous conduire jusqu’à la fin de toutes les élections », assure Samy Badibanga, qui pointe le recensement dont « personne ne sait quand ça va commencer et quand ça va se terminer mais nous savons très clairement que ça ira au-delà de trois ans et il nous reste vingt mois pour l’élection présidentielle ». « Nous ne pouvons pas l’accepter », conclut le député du premier parti d’opposition, l’UDPS, pour lequel cette action est un dernier recours pour faire valoir l’opposition au projet de loi électorale.
Malgré le chahut, le président de l’Assemblée nationale choisit de poursuivre les débats.
De son côté, le parti au pouvoir rejette les accusations de glissement des élections. Pour le gouvernement, il est crucial de connaître le nombre exact d’électeurs congolais pour une juste répartition des sièges à l’Assemblée. « On peut recenser les gens en 2015, et en 2016 faire les élections. Qui vous dit qu’il n’y aura pas d’élection ? », interroge Emmanuel Ramazani Shadari, président du groupe parlementaire du PPRD. « Cette loi ne modifie aucune disposition de la Constitution. C’est une loi potable, une loi adaptée aux réalités congolaises. L’opposition a peur d’aller aux élections. Ils ont crié mais c’est un brouhaha inutile : nous assumerons jusqu’au bout ! »
Le projet de loi électorale est maintenant entre les mains d'une commission de députés. Elle a 48 heures pour examiner et proposer des modifications de la loi. La loi électorale sera donc reéxaminée jeudi au plus tôt et non pas aujourd'hui, jusqu'à nouvel ordre. Les députés de la majorité se disent déterminés à adopter cette loi coûte que coûte.