« Les élections qui auront lieu en 2015 ne sont pas concernées par le recensement administratif ou l’identification de la population », a assuré le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende. Pourquoi ? « Simplement parce qu’il s’agit d’arriérés électoraux », a-t-il ajouté. La RDC n'a jamais eu d’élections locales depuis que la loi électorale et la nouvelle Constitution de 2006 ont été promulguées.
Lambert Mende a par ailleurs précisé que les élections législatives et présidentielles en 2016 sont, elles, « conditionnées. Et on le comprend bien, surtout pour les législatives, à l’identification de la population. Sinon vous provoquez une injustice qui risque de faire imploser la société congolaise. Vous risquez d’aller donner quatre sièges de député à une entité qui n’a que 200 000 habitants et deux sièges de député à une entité qui en a 500 000. »
Au cours de son intervention, le porte-parole du gouvernement a tout de même bien insisté sur le fait que les élections locales et provinciales auront lieu en 2015. « Il n’y a aucune crainte, les élections vont avoir lieu normalement parce que c’est sous l’emprise de l’ancienne loi. Pour 2016, on a commencé le travail avec l’Onip. On ne peut pas ne pas avoir une identification de la population et aider la Céni [Commission électorale nationale indépendante NDLR] à pouvoir trier plus facilement les gens qui sont au-delà de l’âge de 18 ans qui peuvent voter ou être votés. »
Résultat, la nouvelle loi électorale qui doit être débattue au Parlement en session extraordinaire est d'ores et déjà boycottée par les partis d’opposition. Ils accusent le gouvernement de se servir de cette loi, qui conditionne l’organisation de la présidentielle aux résultats d’un recensement, pour décaler le scrutin en 2016.
Offensive en vue contre les FDLR
24h après un coup de fil du chef de l’ONU et d’une décision du Conseil de sécurité qui appellent tous deux à des offensives immédiates contre les rebelles rwandais des FDLR, le gouvernement congolais a assuré être sur la même longueur d’onde que l’ONU. « Nous sommes prêts à procéder au désarmement de force », a affirmé le porte-parole du gouvernement, même s'il conditionne le début des opérations à la tenue d’une réunion des chefs de l’Etat d’Afrique australe le 15 janvier prochain.
Pour le porte-parole du gouvernement congolais, la demande du Secrétaire général des Nations unies « est tout à fait conforme au plan que le président de la République, son gouvernement, ses forces de défense et de sécurité ont décidé de mettre en œuvre, ajoutant qu'il ne voyait aucune contradiction, même pas entre l’idée qu’il faut absolument, maintenant, passer à la phase de désarmement forcé des FDLR et la tenue d’une réunion le 15 et 16 janvier à Luanda entre les chefs d’Etat de la SADC [la Communauté de développement d'Afrique australe NDLR] et ceux de la CIRGL [Conférence internationale sur la région des Grands Lacs NDLR]. »
Le porte-parole a estimé « tout à fait normal et c’est même souhaitable le fait que des chefs d’Etat qui sont les commandants de ces troupes, puissent voir ou approuver les stratégies que leurs commandants leurs proposent. Parce qu’il y a beaucoup d’enjeux, notamment la vie de ce qu’on appelle les dépendants, les FDLR qui vivent ensemble avec eux, mais qui n’en sont pas moins des femmes congolaises, qui doivent être protégées, les populations, les villages avoisinants. Tout cela doit être pensé et approuvé au plus au niveau, c'est-à-dire au niveau des chefs d’Etat. Je pense que nous sommes tous sur la même longueur d’onde, et New York, et Kinshasa, et la CIRGL aussi bien que la SADC. »
Quant à la demande des FDLR d'ouvrir un dialogue politique avec le Rwanda, Lambert Mende a affirmé que l'ouverture de ce dialogue n'était pas de la responsabilité de Kinshasa.