Avec notre envoyé spécial à Madama, Olivier Fourt
C’est une petite pancarte métallique indiquant la présence de mines. Elle bat sur un fil barbelé sous les rafales cinglantes de l’Harmattan, dernière ligne de protection d’un fort colonial construit par les Français en 1931.
L’armée nigérienne en a hérité, mais aujourd’hui les Français sont de retour à Madama. En ce début d’année, Madama n’est encore qu’un campement d’une vingtaine de tentes couleur sable et de conteneurs métalliques, mais dans quelques semaines un nouveau fortin sortira de terre entouré d’épais murs de protection, destinés autant à stopper une attaque terroriste qu’à briser la morsure du vent qui souffle du nord depuis la Libye. La frontière n’est qu’à 100 kilomètres.
En ce moment, la nuit le thermomètre flirte avec les zéros degrés, mais Madama est l’emplacement idéal pour surveiller les passes de Salvador, ou de Tummo par ou s’engouffrent les trafiquants de tout poil.
Les Nigériens le savent bien, c’est à également à Madama que se trouve leur premier point de contrôle douanier. Des pick-up surchargés, et des camions qui cachent parfois des armes, des fusils d’assaut démontés qu’il faut retrouver au milieu d’innombrables ballots. Français et Nigériens travaillent désormais ensemble. La semaine dernière, ils ont stoppé un convoi de deux tonnes de cannabis en face de la passe de Tummo.