La police avait pourtant bouclé toutes les rues menant vers le carrefour Rio, mais ces militants de l’opposition ont affiché une farouche détermination à participer à ce meeting pourtant interdit. « Le meeting ne peut pas être interdit, s’est exclamé l’un d’eux. Ça, ce sont des décisions à caractère politique ». « Tout cela, c’est de l’amateurisme, a renchéri un autre. On est dans un Etat bananier. »
Comme on pouvait s’y attendre, la situation a brusquement dégénéré en début d’après-midi, avec des coups de feu. « Un simple meeting se transforme maintenant en émeute, constatait un autre manifestant, à vif.Tout cela, ce n’est pas normal. Vous entendez comment ça tire. »
Après deux heures d’affrontements, les militants de l’opposition ont commencé à se replier, pourchassés jusque dans les quartiers.
Le bilan officiel est d’un mort, avec de nombreuses arrestations. « Nous avons donc constaté l’incendie de plusieurs véhicules, des casses de Cécado et Gaboprix [supermarchés] à Akébé ville, des actes de vandalisme de certaines stations mobiles et la boucle, c’est ce jeune compatriote qui est décédé », a déclaré à la fin de la journée Sidonie Flore Ouwé, procureure de la République .
L’opposition a annoncé trois morts, mais il n’y a pas encore de preuves. Le représentant de l’ONU pour l’Afrique centrale, Abdoulaye Bathily, a appelé au dialogue.