Les deux camps n’ont cessé de se renvoyer la responsabilité du chaos devant les médias kenyans qui ont dû brièvement interrompre la retransmission des débats. Ce jeudi matin, alors que le président de la commission sécurité tentait de faire passer un à un les amendements, les députés de l’opposition ont commencé à chahuter et à chanter pour l’empêcher de parler. Puis, l’un d’entre eux s’est emparé des copies de l’ordre du jour pour les déchirer, provoquant une foire d’empoigne généralisée.
Des députés de la coalition du Jubilée en sont également venus aux mains avec un groupe de sénateurs de l’opposition, venus soutenir les députés de leur camp. Toute la matinée ainsi qu’une partie de l’après-midi, le speaker Justin Muturi est apparu totalement dépassé par les événements et a même dû suspendre la séance pendant un moment. De son côté, la police régulière et paramilitaire s’est déployée tout autour du Parlement pour prévenir toute manifestation, scellant les rues menant au bâtiment officiel.
L’opposition, qui dénonce le retour à un Etat policier, n’a cependant pas pu empêcher l’adoption d’un texte qui permet la détention, sans procès, jusqu’à 360 jours ; des pouvoirs élargis aux services secrets ; et des sanctions contre les journalistes diffusant du contenu considéré comme insultant ou alarmiste.