Seul candidat au poste de président, Mohamed Ennaceur, est élu avec une confortable majorité, aussi bien par son camp Nidaa Tounes que par les élus d'Ennahda. A 80 ans, cet ancien ministre de Bourguiba fait figure de consensus, comme l'explique Saïda Ounissi, jeune députée du parti islamiste : « Moi, je ne fais pas de jeunisme. Au contraire, je crois que Sir Mohamed Ennaceur saura faire prévaloir un esprit de dialogue et surtout appeler au calme quand les choses seront plus excitées que cela. »
Autre vétéran de la vie politique, lui aussi ministre sous Bourguiba, Béji Caid Essebsi, le chef du parti Nidaa Tounes. A 88 ans, il est l'un des 2 candidats à la présidentielle. Sa longue expérience rassure Nabil, étudiant de 20 ans : « Ce n'est pas une question d'âge. C'est une question de maturité et de sagesse. Y'a que Béji Caid Essebsi qui soit capable de fondé une République basée sur des lois et sur la voix du peuple. »
Première force politique du pays, Nidaa Tounes doit désormais tenter de former une majorité à l'Assemblée et un gouvernement. Mais les tractations ne devraient commencer qu'après le second tour de la présidentielle fin décembre.
Deux vice-présidents ont également été élus : Abdelfattah Mourou, 66 ans, l'un des fondateurs du parti islamiste Ennahda et Faouzia Ben Fedha, âgée de 51 ans. Elle est députée de l'UPL – l'Union Patriotique Libre – la troisième formation du Parlement, une formation dite « populiste » dirigée par Slim Riahi, homme d'affaire et patron d'un club de foot de Tunis.