Les députés, toutes tendances confondues, ont prière avant d’entonner l’hymne national hier, mardi, en ouverture de cette séance inaugurale. Derrière l’émotion, l’esprit est au consensus, aussi bien du côté de Nida Tounes, première force de cette nouvelle Assemblée, que d’Ennahda, rétrogradé en deuxième position.
« Beaucoup de difficultés nous attendent, mais aujourd’hui nous avons quand même une expérience démocratique, donc il va falloir en tirer toutes les leçons, indique Zied Ladhari, porte-parole du parti islamiste. Il faudrait continuer cet esprit de consensus parce que nous continuerons à être pendant les cinq, voire les dix prochaines années, dans une période de transition ».
Les députés vont devoir s’atteler à des textes controversés : loi antiterroriste, réformes économiques, élections municipales. Mais après les crises politiques des dernières années, Nooman Ferhi, membre d’Afek Tounes, petit parti libéral, veut croire que les représentants du peuple ont mûri : « Avant, on avait les boucliers et les épées. Il y a trois ans, personne ne parlait à personne et puis on découvrait les gens, explique-t-il. Maintenant tout le monde se connaît à peu près, ce qui facilitera un peu les alliances. »
Déterminés à ne pas afficher leurs divergences, les partis attendent la fin de la présidentielle pour entamer des alliances en vue de la formation du futur gouvernement.
Grand absent de cette séance inaugurale, le chef de l’Etat. Moncef Marzouki n’avait pas été invité. Question de protocole assurent les responsables de l’Assemblée.