C’est la première fois qu’un tel cas est enregistré dans le quartier pauvre d’Ankasina. La jeune femme de 21 ans est morte de la peste bubonique. Sa famille tenait à accomplir les rites funéraires malgré les risques de contagion : « On est attristé par notre perte et les services sanitaires sont venus en force », explique la sœur de la victime.
Finalement, les médecins ont réussi à trouver le ton juste pour convaincre la famille. « Le problème s’est résolu en leur disant qu’ils devaient nous parler correctement, car s’ils nous parlaient avec violence, on ne leur donnerait jamais le corps », ajoute cette proche.
Ce malentendu a fait des vagues : la famille a été rejetée par ses voisins et trois de ses membres ont perdu leur emploi par crainte de la contagion. Alors pour éviter la panique, le docteur Lalahrison Randriambinintsoa, qui pratique au dispensaire du quartier, doit faire de la sensibilisation : « Il faut parler aux gens d’hygiène et surtout leur dire de venir au dispensaire en cas de problèmes de santé. La peste, diagnostiquée très tôt, n’est pas grave, mais trop tard cela devient mortel. »
Toute la semaine, une campagne de dératisation et de désinfection a lieu dans le quartier.