« Maturité politique et sens des responsabilités », c’est par ces mots que Nkosazana Dlamini-Zuma a salué les dernières avancées politiques au Burkina Faso. La présidente de l’Union africaine s’est ainsi félicitée du rétablissement de la Constitution et de la nomination d’une personnalité civile pour diriger la transition.
Une déclaration guère surprenante, puisque cette évolution correspond à ce qu’avait demandé le Conseil de paix et de sécurité de l’UA, le 3 novembre, il y a deux semaines donc, c'est-à-dire exactement le délai qui avait été accordé aux militaires pour remettre le pouvoir aux civils. Simple coïncidence, alors que le lieutenant-colonel Zida avait défié l’institution en assurant que ce calendrier n’engageait que l’Union africaine, la date a finalement été respectée.
L’UA n’aura donc pas à s’interroger sur la pertinence et sur la forme des sanctions. Elle s’évite aussi un imbroglio diplomatique avec les pays d’Afrique de l’Ouest. Faisant valoir leur implication régionale, les chefs d’Etat de la Cédéao avaient en effet plaidé pour qu’on laisse du temps au Burkina Faso, et avaient même félicité l’armée pour son rôle positif dans la mise en place d’un processus de transition. L’Union africaine était plus méfiante et elle peut se féliciter aujourd’hui que le pays ait « franchi une étape cruciale ».