C’est au cours de l’entretien qui a suivi la présélection des trois candidats que Michel Kafando a pris le dessus sur les autres candidats. Face aux autres deux autres candidats, c’est surtout son expérience au niveau international qui a fait la différence. Dans son oral, il a convaincu le collège de désignation sur sa volonté de rendre saine la gestion des affaires publiques où de nombreux cas de corruption et de malversations sont restés impunis.
C’est sa riche carrière de diplomate et sa connaissance de la gestion des affaires publiques qui ont convaincu le collège de désignation, comme en témoigne Zephirin Diabré, membre du collège : « Quand on prend : [son] expérience dans la gestion des affaires de l’Etat, quelqu’un qui a été ministre, qui a présidé le Conseil de sécurité des Nations unies... et ce qui aussi été aussi déterminant, c’est son exposé. Il est allé droit sur les problèmes de corruption, d’impunité. C’est extraordinairement en phase avec les attentes de la révolution ».
Dans un environnement où corruption et malversations financières sont monnaie courante, Michel Kafando a fait preuve d’honnêteté, selon le jeune politicien Tahirou Barry : « Du point de vue probité, on ne lui reproche pratiquement rien. Et je pense que c’est une valeur qui a orienté la décision du conseil de désignation ».
Après deux semaines de fonctionnement au ralenti, Michel Kafando aura la lourde tâche de redémarrer la machine étatique à plein régime. « On a besoin lors de cette transition d’une personne qui puisse immédiatement faire fonctionner l’Etat et faire fonctionner ses réseaux internationaux pour permettre au Burkina Faso de ne pas perdre de temps », estime Luc Marius Ibriga, président du Forum pour l’alternance (Focal) et professeur de droit constitutionnel.
Déjà, le premier Conseil des ministres de Michel Kafando est prévu pour samedi prochain après la mise en place de son gouvernement.