L’opération a démarré la nuit dernière. La cible : deux mosquées du quartier de Majengo considérées comme radicales, Sakina et Musa. Cette dernière, régulièrement accusée de servir de centre de recrutement pour le mouvement shebab, a été rebaptisée la « mosquée des martyrs » en début d’année peu de temps après avoir fait l’objet d’une violente opération de police qui avait provoqué des émeutes pendant plusieurs jours en février dernier.
La mosquée Sakina, renommée la « mosquée des moudjahidines » a également été le théâtre d’une guerre idéologique qui divise de plus en plus la communauté musulmane sur la côte et qui s’est conclue par la victoire des éléments extrémistes.
Les imams modérés menacés
Si l’unité antiterroriste de la police est accusée régulièrement d’exécutions extrajudiciaires de personnalités proches des shebabs (Abud Rogo en août 2012 ou Makaburi en avril dernier), les imams qui s’affichent comme modérés sont eux de plus en plus menacés par les radicaux.
Il y a deux semaines, Sheikh Mwarangi, qui s’opposait publiquement aux idées extrémistes a été tué par balle à Likoni au sud de Mombasa, moins de six mois après l’assassinat de Mohamed Idriss, qui avait appelé le gouvernement à arrêter les soutiens et les financiers des shebabs.