De manière générale, les campus du pays sont considérés comme des points sensibles, souvent agités par des tensions politiques ou sociales. A Tuléar, ce conflit entre les étudiants de la cité universitaire et les riverains durait depuis plusieurs années, mais il n’avait jamais conduit à de telles violences.
Les premiers incidents ont commencé la semaine dernière. Deux étudiants sont violemment tabassés en rentrant vers le campus. Puis, la situation dégénère. Lundi soir plus de 80 hommes des quartiers voisins s’introduisent dans la cité universitaire munis d’armes blanches. Ils pillent une dizaine de chambres et s’affrontent avec des étudiants.
Tirs de sommations
Les forces de l’ordre interviennent en procédant à des tirs de sommations. Un jeune assaillant, victime de coups de couteaux décède dans la nuit. Mardi, le calme est revenu, mais de nombreux étudiants ont préféré plier bagage par crainte de représailles. Des éléments ont été déployés pour patrouiller jour et nuit.
« A situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle », commente le commissaire de police Rufin Lediria. Il explique aussi que ce conflit larvé entre étudiants et habitants des quartiers voisins est vieux de plusieurs années. « Une histoire de rancune », selon lui. Deux personnes parmi les riverains ont été arrêtées. Les autorités ont engagé un processus de dialogue et réconciliation entre les deux parties.