Bénin: la HAAC joue l’apaisement auprès des journalistes

La polémique va-t-elle retomber après la rencontre du lundi 3 novembre entre la HAAC (Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication) et les associations de journalistes ? En fin de semaine dernière, la publication d’un communiqué demandant aux médias de ne plus diffuser les déclarations virulentes des membres du Cos-Lepi et de tous les autres acteurs politiques qui se répondaient par conférence de presse interposée, a provoqué la colère des journalistes béninois. Le Cos-Lepi (Comité d’orientation et de supervision) est l’organe chargé de la correction de la Liste électorale permanente informatisée, au centre de toutes les attentions et de beaucoup de tensions puisque cette liste est indispensable pour organiser les élections locales.

Le président de la HAAC a joué l’apaisement. Lundi 3 novembre, Adam Boni Tessi a présenté des excuses et donné des explications pour ramener la sérénité. « L’intention n’était pas de bâillonner la presse du tout... Nous avons dit aux acteurs de ne plus parler. Maintenant s’ils parlent, j’invite la presse à ne plus relayer les insultes et les attaques. J’invite les acteurs à faire preuve d’un peu plus de responsabilité », s'est-il défendu.

Les professionnels des médias ont du mal à admettre que l’on passe par eux pour s’adresser aux responsables politiques, comme l’explique Gérard Agognon du Conseil national du patronat de la presse et de l’audiovisuel : « C’est un communiqué liberticide qui viole la loi. Chaque fois que les acteurs se prononcent, la presse se doit de relayer pour donner l’autre son de cloche. La HAAC a dérapé ! »

Dérive

Pour Alain Adoun, du Réseau des journalistes pour les élections pacifiques, libres et transparentes, c’est une dérive. « Cela nous inquiète. Nous n’avons jamais vu ce genre d’agissements. Peut-être que cela se faisait et que cela n’était pas montré au grand jour. Mais ce communiqué nous étonne », a-t-il réagi.

Les associations de journalistes ont donné 48 heures au président de la HAAC pour publier un nouveau communiqué annulant le premier.

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