RDC: affaire Ndala, un témoin clé charge un colonel congolais

Dans l’est de la République démocratique du Congo, des affrontements ont opposé lundi, jusque dans la soirée, l'armée congolaise et des présumés rebelles dans un quartier périphérique de Béni du nom de Païda après que des habitants de ce quartier ont alerté l’armée sur la présence d’hommes armés dans leur champs. Par ailleurs, à Béni également, c’est dans ce climat sécuritaire tendu que le procès des assaillants du célèbre colonel de l’armée congolaise Mamadou Ndala, héros local assassiné le 2 janvier dernier, a repris hier avec l’audition d’un témoin clé.

La salle retient son souffle lorsque le témoin arrive à la barre. Vêtu d’une djellaba blanche, le visage et la tête entièrement dissimulé par un foulard, des lunettes de soleil sur les yeux. C’est un ex-membre de la rébellion ougandaise des ADF-Nalu, explique-t-il. Il y a quelques mois, il s’est rendu à la Monusco, la force onusienne.

Première question du ministère publique : connaît-il l’un des 13 prévenus qui sont présents. Sans hésiter, le témoin désigne le colonel Birocho Nzanzu Kosi. Il raconte l’avoir rencontré une seule fois. A l’époque, le colonel lui aurait fourni des uniformes de l’armée congolaise pour préparer une attaque. Le début d’une collaboration régulière.

Accusations rejetées

Le témoin est formel : l’officier congolais aurait permis d’organiser l’assassinat du colonel Mamadou Ndala en fournissant tous les détails de son itinéraire et son heure de départ. Des accusations très lourdes que le prévenu a entièrement rejetées. L'officier, membre de la Direction de contrôle des frontières, affirme ne pas connaître cet homme.

Le témoignage soulève aussi des questions. D’abord pourquoi a-t-il fallu autant de temps à l’Etat congolais avant de le produire ? Le ministère public affirme que le témoin a été interrogé le 18 août dernier, mais que son procès-verbal se serait ensuite mystérieusement égaré. Pourquoi réapparaît-il aujourd’hui, s’interroge la défense, lors que le procès est ouvert depuis un mois ? Autant de zones d’ombre que le procès va devoir éclairer dans les prochains jours.

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