Les faits remontent à 2007, un an avant l'élection présidentielle au Zimbabwe. Lors d’un raid de la police sur les locaux du principal parti d’opposition - le Mouvement démocratique pour le changement - une centaine de personnes sont arrêtées, détenues et torturées. Nombre de ces victimes vivent aujourd’hui en Afrique du Sud où a été déposée une plainte.
Le parquet sud-africain a toujours refusé d'enquêter sur ces accusations, expliquant ne pas vouloir nuire aux relations diplomatiques entre les deux pays, mais aujourd’hui la Cour constitutionnelle lui a intimé l’ordre d’ouvrir une enquête.
La Cour a conclu que l’Afrique du Sud a « le devoir d'enquêter » en vertu de sa Constitution et de ses obligations légales internationales. Pour Angela Mudukuti, du Centre des litiges d'Afrique Australe - une des associations de soutien aux victimes – c’est une victoire.
« En termes juridiques, ils ont épuisé absolument tous les recours possibles. Ils ne peuvent plus faire appel ; ils doivent ouvrir une enquête. Les accusés viennent régulièrement en Afrique du Sud. Les victimes et les témoins sont également en Afrique du Sud. Il y a des preuves, ici, qui doivent être examinées », a-t-elle déclaré.
La Cour a indiqué que l'enquête sera exclusivement conduite sur le sol sud-africain pour respecter le principe de non-ingérence. L’identité des victimes et des accusés n’a pas été rendue publique.