Le groupe de musique est en place. Les habitants de Béni aussi. Depuis des heures, ils attendent l’arrivée de leur président, comme Rachel, lycéenne : « Il vient ici pour nous réconforter. »
Du réconfort, il leur en faut. Ces dernières semaines, Béni a été de nouveau secouée par des attaques sanglantes. Résultat, chacun a le mot sécurité à la bouche. « Nous sommes délaissés. Il faut qu'il résolve quelques problèmes, surtout de sécurité », témoigne Simon, enseignant.
En quinze jours, 82 personnes ont été massacrées à la machette. Auparavant, il y avait eu de nouvelles salves de tirs à la sortie de Béni. Des membres du gouvernement sont sur place depuis plusieurs jours. Mais pour Stéphane, laborantin, les mesures concrètes se font trop attendre : « On entend parler de réunion chaque jour. Certains groupes de poiticiens sont partis quelque part. On attend des solutions, mais on n'en voit pas. Il n'y a que des epxressions, depuis des décennies. Il n'y a rien de palpable dans notre pays. »
Au final, la déception domine. Jospeh Kabila ne parlera pas à la foule qui l’attend, son cortège passe à toute allure. Alain est désabusé : « Ca fait belle lurette que nous sommes tués. Vous savez combien de personnes sont mortes au Nord-Kivu ? Pourquoi ? Nous sommes fatigués de ce gouvernement en place. Le peuple congolais est totalement fatigué, jusquà la moelle épinière. »
Sentiment d'abandon
Il faut dire que la sécurité n’a cessé de se dégrader ces dernières semaines dans la zone de Béni. Dans la nuit de mardi à mercredi, des échanges de tirs nourris ont eu lieu à l’entrée de la ville sans qu’aucun assaillant n’ai pu être attrappé. Résultat, la population s’inquiète et s’impatiente. La nuit, les hommes s’organisent. Ils font des feus pour se protéger. Reportage à Mavivi, à la sortie de Béni.