C’est une belle école, murs en chaux et toit de tôle, mais à la place des élèves, depuis des semaines, il y a des dizaines de réfugiés. Des matelas au sol, quelques casseroles, les bancs d’écolier ont été poussés dans un coin ou installés à l’extérieur. Kalumbete a fui, avec toute sa famille le 9 octobre dernier, un massacre qui avait lieu dans son village, à sept kilomètres de là : « Quand on est parti on a tout laissé derrière nous et ici on vit dans des conditions inhumaines y a pas de nourriture ni de médicaments, les conditions sont plus que précaire ».
Depuis leur arrivée, les déplacés affirment n'avoir reçu aucune visite des autorités ni d'aide. Devant l'école, les femmes cuisinent à même le sol sur des petits feux de bois. Traumatisées par ce qu’elles ont vu, il est impossible de rentrer, selon elles, faute de sécurité. « On a vraiment peur. Les gens se sont faits massacrés, certains à la machette, d’autres au marteau, d’autres se sont fait pilonner, vraiment on a assisté à des scènes horribles. On ne veut pas rentrer dans nos villages, ce n’est pas sécurisé, on a eu des nouvelles selon lesquels il y a eu encore des tueries », témoigne Jina.
Dimanche, un soldat a été tué par balle à trois kilomètres de là. Preuve selon ces déplacés que la menace est toujours tout près dans la forêt et que l’armée n’a pas encore réussi à sécuriser la zone.