Avec notre envoyé spécial à Tunis, David Thomson
Dans la soirée de vendredi, sur l’avenue Bourguiba de Tunis, les militants d’Ennahda fêtaient la fin de la campagne dans la bonne humeur à coup de feux d’artifice. Une atmosphère festive qui tranche avec les dernières semaines d’une campagne peu dynamique et qui ne semble pas avoir enthousiasmé les Tunisiens.
Trois ans après la révolution et les premières élections post-Ben Ali, en 2011, à peine la moitié du corps électoral s’est inscrit sur les listes, faisant craindre une forte abstention dimanche pour ces législatives.
Sur les murs du pays presqu’aucune affiche de candidat n’est d’ailleurs visible. Pour beaucoup de Tunisiens, difficile d’y voir clair au milieu d’une myriade de listes, et ce même si la tendance en Tunisie est aujourd’hui à la bipolarisation. De nombreux sondages à la fiabilité discutée pronostiquent un match très serré entre les islamistes d’Ennahda et leurs grands rivaux modernistes du parti Nida Tounes.
Derrière ce face-à-face les petites formations espèrent pouvoir jouer un rôle d’arbitre. C’est le cas de l’UPL de Slim Rihari, homme d’affaires mystérieux autrefois proche du régime Kadhafi, des libéraux du Massar ou encore à gauche du Front populaire de Chokri Belaid et de Mohamed Brahmi, tous deux assassinés en 2013.