Ndjamena menaçait de claquer la porte. Il était donc temps, pour les Français, de faire quelque chose. Tout d'abord, il a fallu revoir les méthodes employées par les Tchadiens. En effet, « quinze soldats sur un pick-up, alors qu'il y a des mines autour, ce n'est pas possible », commente un officier français. Aussi, durant quinze jours, l'armée française a donc envoyé son détachement de liaison de Tessalit rejoindre les 150 Tchadiens d'Aguelhok qui étaient les plus exposés.
Mais c'est à Kidal que la situation est alors devenue alarmante, notamment avec l'attaque au mortier, du 7octobre, contre le camp 2 de la Minusma. Une attaque dans laquelle un casque bleu sénégalais a trouvé la mort. Le 17 octobre dernier, trois suspects ont été arrêtés par les forces françaises. Mais pour redonner confiance aux militaires sénégalais, l'opération française Barkhane a dû monter des patrouilles communes franco-sénégalaises. « Cela n'a pas été facile », confie un militaire français.
Paris a dû, ponctuellement, renforcer son détachement (DLAO) à Kidal en envoyant une centaine de soldats supplémentaires. Il a fallu aussi réévaluer la sécurité du camp dont la protection n'avait rien à voir avec les normes internationales. « Ces piqures de rappel ont été salutaires, car elles ont permis une réaction plus ferme de la Minusma », commente-t-on au ministère de la Défense. Après Tombouctou et Gao, la force onusienne va créer un troisième état-major régional à Kidal, mais les 8 000 militaires et policiers de la Minusma ne disposent toujours pas de force de réaction rapide (QRF) capable d'intervenir en cas de coup dur.