« C’est Karim Wade, stylo en main, qui a constitué CD-Média : en mai et en octobre 2011, nous avons tenu deux réunions en présence de la notaire Patricia Lake Diop. Karim Wade a fait de moi l’actionnaire à 30% et Patrick William à 70%. C’est lui qui payait les salaires, lui qui me remboursait si j’avançais des frais, explique Cheikh Diallo.
- Quels étaient les biens de la société ?, lui demande la cour.
- Sept voitures d’occasion, plus le matériel informatique.
- Qu’est-ce que Karim Wade attendait de CD-Média ?
- CD-média était plutôt une source de dépenses que de profit. Karim Wade a même perdu beaucoup d’argent », explique le témoin. Mais Karim Wade était attaqué de toute part, il voulait avoir, comme les autres, de la visibilité à la veille de l’élection présidentielle de 2012.
Mais la cour s’interroge :
- Dans la presse, vous n’avez pas une déontologie ?
- Qui paie commande, répond sans ambages le journaliste.
- Et la vérité ?
- Personne ne paie pour se faire insulter ! »
Pour la défense, au-delà de ces débats sur le rôle des groupes de presse dans la vie politique au Sénégal, CD-Média était un gouffre financier, on est loin de l’enrichissement illicite. Pour les avocats de l’Etat, ce témoignage montre que Karim Wade, contrairement à ce qu’il a toujours affirmé, a bel et bien créé des sociétés au Sénégal avec des prête-noms.