Ce week-end de campagne était l’occasion des derniers grands meetings pour les trois principaux candidats. Filipe Nyusi reste le favori de cette élection. C'est le moins connu de tous les candidats, il n'a pas fait le plein pour son dernier meeting, mais l'ancien ministre de la Défense est soutenu par l'imposante machine du Frelimo, le parti au pouvoir depuis plus de 40 ans : « Le projet que je porte est très réaliste, axé sur la vérité. A aucun moment, je n'ai dit par exemple que j'allais augmenter les salaires. Car cela voudrait dire qu'il faut travailler davantage. Je m'adresse à la population avec des mots simples », a déclaré Filipe Nyusi.
La salle était comble en revanche dimanche pour Afonso Dhlakama. Le chef de la Renamo, leader de l'opposition, est sorti du maquis le mois dernier. Malgré une entrée en campagne tardive, il jouit d'une popularité grandissante : « Lorsque je suis entrée en campagne, il s'est produit un engouement que je ne m'explique pas, peut-être parce que la population voit en moi un homme de lutte, le porte-parole de la population qui souffre dans ce pays ».
Mais la surprise pourrait venir de Daviz Simango du Mouvement démocratique mozambicain. Cet ancien de la Rénamo a dénoncé des tentatives de fraudes durant campagne et veut incarner la rupture avec le passé : « Le problème du Mozambique c'est le Frelimo, qui n'est pas près pour une vie démocratique saine dans ce pays. Il faut que le Frelimo y mette du sien. Mais le problème c'est que ce parti n'arrive pas à faire en sorte que certains de ses membres se livrent à ce genre de pratique ».
Le Mouvement démocratique mozambicain avait déjà fait une percée spectaculaire aux municipales de 2013 en remportant plusieurs grandes villes du pays.