C’est libre qu’Oscar Pistorius va assister au dernier acte de son procès et d’ici mercredi, il devrait être fixé sur la peine que la juge aura décidée. Il peut être condamné à une peine de prison même si le mois dernier la juge chargée du procès avait écarté la thèse du meurtre et reconnu l’athlète coupable de violence ayant entraîné la mort. Cela avait été une surprise.
Dans son jugement, elle avait expliqué que le parquet n’avait pas prouvé au-delà de tout soupçon que l’athlète entendait tuer quand il a tiré à travers la porte. En Afrique du Sud, on appelle cela « culpable homicide » et la traduction serait « homicide par négligence ». C'est-à-dire qu'il n’entendait pas tuer, mais ses actes ont entraîné la mort.
Pas de peine prédéfinie
La juge a toutefois estimé que l’athlète avait eu une réponse excessive en tirant à travers la porte des toilettes, ou se trouvait sa petite amie. Et qu’il aurait pu appeler à l’aide en se croyant attaqué par un intrus. Donc s’il échappe aujourd’hui à une condamnation pour meurtre, il peut toujours être condamné à de la prison. Pour meurtre, la sentence est de 15 ans à 25 ans de prison. Pour violence ayant entraîné la mort, il n’y a pas de peine définie. C’est à la juge de décider, mais il peut être condamné à 15 ans de prison au maximum. Il peut également encourir une peine avec sursis, voir une peine alternative comme un travail d’intérêt général ou une amende.
Cependant, Oscar Pistorius a également été reconnu coupable d’utilisation d’arme à feu dans un lieu public après un incident qui a eu lieu dans un restaurant de Johannesburg en 2012. Oscar Pistorius avait accidentellement déchargé son arme. Pour cet acte, la peine peut aller de cinq à dix ans de prison.
Il faut garder en tête qu’une peine vue comme trop légère risquerait de créer de vraie tension dans un pays ou une partie de la population noire estime qu’il y a une justice à deux vitesses et que si on est blanc avec de l’argent, on peut s’en sortir. Un facteur qui risque de peser également dans la décision de la juge.
Trois jours de négociations
La juge a mis trois jours de côté pour établir la sentence, car il va y avoir des négociations. Le parquet et la défense vont plaider des circonstances aggravantes ou au contraire atténuantes comme le fait qu’il est handicapé et donc se sent plus vulnérable et a une réaction disproportionnée. Il s’agit finalement d’un mini-procès et d’un côté comme de l’autre, ils pourraient rappeler des témoins. La presse a d’ailleurs évoqué la possibilité que June Steenkamp, la mère de Reeva Steenkamp, la victime, vienne témoigner. A l’issue du verdict, elle avait fait part de ses doutes estimant qu’il était difficile de tirer quatre fois à travers une porte sans intention de tuer.
La sentence est attendue pour mercredi au plus tôt, mais la juge peut reporter cette décision si elle l’estime nécessaire.