Ce mardi matin, Julius Malema a tout juste eu le temps de saluer le juge et de s’asseoir avant que le parquet ne demande un report, certains avocats n’étant pas disponibles. Ce report a été accordé et le procès a donc été repoussé à l’année prochaine, au 3 août 2015 précisément.
Julius Malema s’est ensuite adressé à une foule de sympathisants qui l’attendait à l’extérieur. En effet, une centaine de personnes a effectué une veillée dans un bâtiment proche du tribunal de Polokwane en signe de soutien. Dans son discours, Julius Malema a attaqué le parti au pouvoir. Pour lui, ce procès est manipulé par l’ANC, qui veut l’abattre politiquement.
Malema se pose en victime
Julius Malema était un membre éminent de cette formation politique avant d’en être exclu, il y a 3 ans. A l’époque, il était devenu très critique, notamment envers le président Jacob Zuma, et c’est donc devenu sa ligne de défense. Il se dit victime d’un complot, parce qu’il est le leader d’un nouveau parti, les Combattants pour la liberté économique, EFF, très critique du gouvernement.
La justice reproche plusieurs choses à Julius Malema. Il est concerné par plusieurs affaires, mais la principale reste en relation avec un marché public. Il est soupçonné d’avoir utilisé son influence, alors qu’il était président de la ligue des jeunes de l’ANC, pour influencer notamment l’attribution d’un marché public.
Train de vie fastueux
Il s’agit d’un contrat pour refaire les routes de la région du Limpopo (dont il est originaire) et qui a été attribué à une société dont il s’avère être l’un des actionnaires. Il n’y aurait pas eu d’appel d’offres alors que lui et sa famille auraient bénéficié d'importants pots-de-vin via plusieurs sociétés-écrans.
A l’époque, la presse avait soulevé son luxueux train de vie alors qu’il n’avait même pas 30 ans et qu’il n’avait comme salaire que celui que lui versait l’ANC. Il portait des montres et costumes de marque, roulait avec de grosses voitures, était connu pour ses fêtes somptueuses. Il était aussi propriétaire de plusieurs résidences privées, dont une estimée à plus d’un million d’euros dans le centre de Johannesburg. Un train de vie qui n’allait pas avec son salaire, donc.
La police spécialisée dans la lutte contre la corruption a commencé à enquêter sur Julius Malema en 2011, quelques mois avant qu’il ne soit exclu du parti au pouvoir. Lui estime désormais que c’est un procès politique, que l’on cherche à le faire taire parce qu’il dérange. Dans tous les cas, sa nouvelle formation politique, qui a fait son entrée au Parlement cette année, est une épine dans le pied du gouvernement.