Les cinq accompagnateurs de Hervé Gourdel ont bien été libérés samedi et ils sont rentrés dans leurs familles. Ces cinq Algériens ont été kidnappés en même temps que le Français, mais après quatorze heures aux mains des ravisseurs, ils ont fini par être relâchés. Ce sont eux qui ont prévenu les services de sécurité de l’enlèvement du guide. Ils ont alors été placés en garde à vue et y sont restés pendant six jours.
Vendredi soir, ils ont été présentés à un juge d’instruction, un juge qui les a placés sous contrôle judiciaire. La justice leur reproche de ne pas avoir déclaré qu’ils hébergeaient un étranger. Mais elle n’a pu établir aucun lien entre ces hommes et le groupe des « Soldats du Califat ».
Les cinq Algériens sont des passionnés de montagne, des amis qui organisent des randonnées ensemble régulièrement, qui ouvrent des voies d’escalade dans ces massifs. Ils avaient l’habitude d’emmener des randonneurs étrangers avec eux. Désormais, ils n’ont pas le droit de quitter le territoire et ils doivent se présenter régulièrement au tribunal.
Et selon des sources sécuritaires, l’opération de recherche, qui mobilise 3 000 militaires algériens pour retrouver la trace du groupe qui a assassiné Hervé Gourdel, était toujours en cours ce dimanche, mais sans qu’aucun résultat n’ait été communiqué pour le moment.
■ Nouvel hommage à Paris
Les hommages à Hervé Gourdel se sont poursuivis tout au long du weekend. Un millier de personnes se sont rassemblées hier, dimanche après-midi, place de la République à Paris. La manifestation a réuni des militants d'organisations antiracistes (Mrap, SOS Racisme), de partis politiques comme le Parti socialiste et le Parti communiste français, de syndicats tels que la CGT ou encore de la Coordination chrétiens d'Orient en danger (CHREDO).
Parmi les personnalités présentes figuraient aussi la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, le président du Conseil représentatif des institutions juives de
France (Crif), Roger Cukierman, ou l'écrivain Marek Halter.