Le premier lauréat du Prix RFI Théâtre aura des raisons de se réjouir. La distinction sera accompagnée par une résidence de quatre mois en France, financée par l’Institut français, une dotation de la SACD et une mise en lecture sur les antennes et le site internet de RFI.
« L’objectif est de mettre en lumière des dramaturgies encore sous-exposées dans ces années de mondialisation, tant en Europe qu’en Afrique, avec l’espoir que le texte lauréat puisse se faire entendre le plus loin possible », affirme Pascal Paradou, à l’origine de l’initiative et adjoint à la directrice de RFI, chargé des magazines. Même son de cloche chez la directrice des Francophonies, Marie-Agnès Sevestre : « Cela offrira une grande visibilité au lauréat mais aussi à tous ceux qui ont été sélectionnés, parce qu’il y a sept textes présélectionnés. Le fait d’avoir été élu par un jury de journalistes, artistes et metteurs en scène prestigieux leur donne une visibilité et une existence qu’ils ont du mal à obtenir dans des pays où ils n’ont pas vraiment de lecteurs ou de regards critiques, parce que le secteur professionnel est trop faible dans ces endroits. »
Sous la présidence de l’écrivain franco-congolais et professeur de littérature francophone Alain Mabanckou, le jury a sélectionné des textes d’auteurs aussi divers que Hakim Bah (Guinée), Sylvie Dyco-Pomos (Congo), Gehanne Khalfallah (Algérie), Julien Mabiala Bissila (Congo), Sufo Sufo (Cameroun), Driss Ksikès (Maroc) et Jean-Durosier Desrivières (Haïti).
Pour 2015, tous les auteurs entre 18 et 46 ans écrivant en français et originaire d’un pays de la zone Afrique, Caraïbes, océan Indien, Proche et Moyen-Orient peuvent envoyer une candidature pour le Prix RFI Théâtre. L’année prochaine, il y a prévu une résidence en France, à la Maison des Auteurs de Limoges et au Théâtre de l’Aquarium, financée par l’Institut français et accompagnée par l’association Beaumarchais-SACD.
Avec ce prix, RFI poursuit son engagement dans la création théâtrale après le succès des cycles de lectures organisés en public et sur le site sous forme multimédia dans le cadre des derniers Festivals d’Avignon : « Ca va, ça va l’Afrique ! » (2013) et « Ca va, ça va le monde ! » (2014).
RFI renoue ainsi avec son histoire. De 1968 à 1993, la Radio mondiale avait déjà établi un prix qui était considéré par certains comme le « Goncourt africain ». Ce Concours inter-théâtral africain avait distingué et ainsi fait découvrir auprès du grand public des auteurs aussi essentiels que Sony Labou Tansi ou Kossi Efoui. « Le contexte a changé, mais radio et théâtre partagent toujours les mêmes qualités : la passion du son, des mots et du monde », se réjouit Pascal Paradou de la création du Prix RFI Théâtre en 2014.
Les textes sélectionnés :
- Mirages, de Hakim Bah (Guinée)
- Coma bleu, de Sylvie Dyco-Pomos (Congo)
- Mayla la ville introuvable, de Gehanne Khalfallah (Algérie)
- Chemin de fer, de Julien Mabiala Bissila (Congo)
- Croisement sur l’échelle de Richter, de Sufo Sufo (Cameroun)
- 180°, de Driss Ksikès (Maroc)
- La Jupe de la rue Gît-le-Cœur, Théatre comme audience d’un petit roman, de Jean-Durosier Desrivières (Haïti).
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