Tchad: Jonathan rencontre Déby, sur fond de lutte contre Boko Haram

Le président nigérian Goodluck Jonathan vient d'effectuer une visite de près de vingt-quatre heures au Tchad. Arrivé ce lundi 8 septembre, il est reparti mardi en fin d'après-midi. Les deux hommes ont eu un entretien à huis clos dont rien n'a filtré. Mais la question sécuritaire a certainement dû être au coeur des discussions.

L'entourage de Goodluck Jonathan avait indiqué son désir d'aller vers le renforcement de l'accord de Paris. Un accord dont le Tchad est une pièce maîtresse, même si le pays a été relativement épargné par les répercussions de la crise.

La géographie de la région du lac Tchad a permis aux Tchadiens d'être moins affectés que les autres pays voisins du Nigeria. Les derniers enregistrements du HCR ne comptent, depuis le début de la crise, qu'un millier de personnes venues chercher refuge sur les rives tchadiennes du lac. « Il n'y a pour l'instant pas d'afflux important de réfugiés nigérians comme ce qu'on peut voir au Niger ou au Cameroun », explique-t-on au sein de l'organisation.

La peur perturbe les échanges

Pour les Tchadiens de la région du lac, le principal impact de la crise se constate surtout sur le marché, avec l'augmentation des prix. Selon des habitants de la ville de Bol, joints par RFI, les commerçants qui allaient chercher des marchandises au Nigeria par la route évitent maintenant de le faire, ou font de très grands détours. Ils préfèrent s'approvisionner à Ndjamena. La peur perturbe par ailleurs les échanges par bateau de part et d'autre du lac.

Les activités de Boko Haram, pour autant, sont suivies avec attention par les autorités tchadiennes. « Il faut éviter que cette situation ne déborde sur le territoire tchadien », explique un officiel. « Lors du sommet de Paris, poursuit cette source,nous avons pris l'engagement de participer aux actions communes contre Boko Haram. Cela passe par l'échange de renseignements, le contrôle de nos frontières et l'autorisation de survol du territoire que nous avons donnée aux Anglais et aux Américains. »

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