Pour le camp de Marcel Ntsourou, c'est clair : l'opération du 16 décembre, qui a conduit à son arrestation et à la mort de plusieurs dizaines de ses proches, était pilotée par le président Sassou-Nguesso. La plainte fait référence notamment à des éléments du procès en cours, ainsi qu'à un article du magazine Jeune Afrique écrivant que le chef de l'Etat suivait minute par minute le siège du domicile de l'officier, et qu'il donnait des ordres aux chefs militaires sur place.
Selon l'avocat de l'accusé, maître Malonga, ces éléments constituent une violation de la Constitution : « Nous n’avons pas élu monsieur le président de la République pour donner des instructions aux militaires afin de tuer ses concitoyens. Nous avons élu le président de la République pour garantir la liberté. Il y a haute trahison ».
En cas d’échec, les avocats iront à la CPI
Marcel Ntsourou joue ainsi son va-tout alors que son procès est en train de s'achever et qu'il risque très gros. Le procureur ayant requis les travaux forcés à perpétuité, la plus lourde peine du Code pénal congolais.
La plainte a été déposée à la fois devant l'Assemblée nationale et le Sénat, car la mise en accusation du président doit être votée par le Parlement réuni en Congrès. Mais difficile de croire que la procédure ira jusque aussi loin, les deux chambres étant dominées par le parti présidentiel. En cas d'échec, maître Malonga promet de porter l'affaire devant la Cour pénale internationale (CPI).